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Archives des éditos d'ACTA
Impact écologique et humanitaire
de l'élevage
Le végétarisme n’est pas uniquement un régime alimentaire, dans la plupart des cas il s’agit d’une "diète" éthique : par refus de tuer des animaux, par refus du meurtre et de la souffrance, la viande est boycottée. Choisir le végétarisme ou le végétalisme n’est pas un choix anodin, ou « personnel », comme on l’entend souvent dire, car notre alimentation a une influence sur notre environnement :
- Des millions d’animaux sont enfermés et tués pour être mangés,
- Les cultures nécessaires au bétail sont sources de grande pollution,
- L’élevage a des conséquences directes sur les habitants (humains et animaux).
Manger n’est pas un choix personnel, car les implications pèsent sur d’autres individus. A chacun-e de prendre conscience de la portée de ses actes et de choisir en conséquence.
Dans cet article, nous voulons souligner les conséquences humanitaires et écologiques de l’élevage, afin de parler de sujets peu connus, mais également pour rappeler la solidarité qui existe entre toutes les luttes. Afin d'éviter les accusation de parti pris, nous citons ici différents articles émanant d'organismes sans rapport avec la défense des droits des animaux. En effet, on fait parfois le reproche aux défenseurs des droits des animaux de ne pas s’occuper des humains et même d’être anti-humains, de la même manière qu’il est souvent reproché aux féministes d’être anti-hommes.
Cet « argument » ne sert qu’à ridiculiser des causes justes, à jeter sur leurs défenseurs le même mépris qui pèse sur les victimes (un défenseur des droits des Noir-es est parfois appelé-e un « ami des nègres », …).
Animaux humains ou animaux non-humains, nous sommes tous pris dans la machine à broyer nos intérêts. Parce que nos vies valent toujours moins que les profits, nous sommes tous victimes de la marchandisation de la planète.
Protéger les droits d’une « minorité », ici les animaux (une minorité de milliards d’individus !), c’est protéger les droits de tous. N’oublions pas quaujourd’hui encore de nombreux groupes d’humains sont assimilés à des animaux et traités comme tels. Espérons qu’un jour l’expression « être traité comme un animal » ne sera plus synonyme de barbarie, pour les uns comme pour les autres.
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sommaire
La terre dévorée
commentaires de Paul Mc Cartney
Télécharger des affiches sur écologie,
droits humains et végétarisme
L'élevage, une catastrophe écologique
La viande et les poissons
Ecolo jusqu'au bout de la fourchette
Impact écologique de repas omnivore, végétarien et végétalien
L’industrie de la viande : désastre humanitaire
L’élevage : une catastrophe écologique
Secteurs d'action | Action | Réduction annuelle de l'EE |
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Logement | Je remplace 5 ampoules classiques par des ampoules fluo compactes à économie d’énergie | 100 m² |
Au lieu de passer 3 heures chaque jour devant la télé ou l’ordinateur, je lis, je prends du temps avec des amis... | 100 m² |
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4 fois par mois, je fais sécher mon linge sur une corde au lieu d’utiliser un séchoir électrique | 100 m² |
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Biens et services | Chaque jour, je passe 3 minutes de moins sous la douche | 400 m² |
Je ferme le robinet d’eau pendant que je me brosse les dents | 100 m² |
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Transport | Chaque année, je remplace 5 heures de voyage en avion par le même trajet en train ou en car | 1000 m² |
Je conduis 25 km de moins en voiture par semaine | 500 m² |
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Alimentation | Pour la nourriture que je consomme, j’augmente de 50 % la part qui est produite localement | 300 m² |
J’augmente de 50 % la proportion de nourriture que je consomme qui n’est ni emballée, ni traitée industriellement | 500 m² |
|
Une fois par semaine, je remplace la viande que je mange habituellement au dîner par un substitut végétal | 1000 m² |
Le contenu carné d’une assiette n’est pas anodin en terme d’impact sur l’environnement !
(Par rapport à l’impact des transports ou du type de logement)
Le contenu de l’assiette est plus important que sa provenance !
Source : Marie BOYER « Mangez moins bêtes », projet lauréat de l'INSA 2006 au concours organisé par l’association Objectif 21 « Economies d’Energie – Concours d’Innovation 2005 de l’INSA de Lyon »
La viande
La consommation régulière de viande, importante dans nos pays riches, est un phénomène récent. Souvent nocive pour la santé (risques d’infarctus, obésité, rhumatismes, etc.), cette sur-consommation nécessite aussi beaucoup de ressources : pour produire une protéine animale, il faut entre 7 et 10 protéines végétales… dont la valeur nutritive pour les humains est équivalente.
Les poissons
Depuis 50 ans, nous mettons la vie des océans en péril par la pêche abusive, la pollution, la transformation des côtes sauvages en agglomérations urbaines et industrielles, la destruction des récifs coraliens ou des zones de reproduction dont dépendent les espèces marines, y compris le poisson que nous pêchons.
Selon la F.A.O. (Food and Agriculture Organization), 75 % des réserves mondiales de poissons sont épuisées, surexploitées ou en passe de l’être.
L’aquaculture est responsable d’un véritable pillage des océans : pour produire 1 tonne de saumon d’élevage, 5 à 6 tonnes de poissons sauvages auront été pêchés et se verront réduits en farines. Ce type d’élevage induit aussi des traitements chimiques et antibiotiques dont nous subissons les conséquences en fin de chaîne alimentaire.
L’élevage intensif de poissons ou de crevettes porte aussi atteinte à de fragiles écosystèmes, tels que les mangroves ou les fjords.
Source : site de WWF
Consultez également le rapport de la FAO sur les impacts de l’élevage sur l’environnement
A lire : les poissons ne tombent pas des arbres
Ecolo jusqu’au bout de la fourchette !
Il y a des habitudes qui sont plus faciles à remettre en cause que d’autres. En France, les Verts ne font pas de buffets végétariens pour leurs meetings et le végétarisme n’est pas à l’ordre du jour.
Et pourtant ! La consommation d'énergie est de 40 % plus élevée pour un plat de viande par rapport à un plat végétarien (source : écono-écolo). Il est peut-être plus facile de critiquer les centrales nucléaires ou le méchant voisin qui roule en 4x4 que de regarder son assiette dans le blanc de poulet ?
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Agissons donc en conséquence :
« La non-consommation de viande est sans doute la meilleure façon de limiter son impact écologique sur l’environnement. Cela prend moins de terres agricoles, moins de consommation d’eau pour les irriguer, moins d’énergie sans doute pour les entretenir, et de surcroît, cela empêche l’émission de méthane, gaz à effet de serre plus nocif que le dioxyde de carbone. Ce n’est donc pas seulement dans la proximité et la qualité qu’il faut viser, mais il faut aussi être conscient que la consommation de produits animaux, particulièrement la viande, a des effets néfastes sur l’environnement. (…) Mais ne venez pas me dire que vous êtes écologiste ou progressiste si vous n’êtes pas capables de réaliser que votre propre comportement contribue au problème que vous dénoncez. Gandhi avait raison d’une manière sans le savoir, consommer de la viande, c’est faire violence à la planète. Lavez donc le sang de vos assiettes ! »
Source : David Litvak (presse de gauche)
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Impact écologique de repas omnivore, végétarien et végétalien
Une étude italienne a comparé l’impact écologique de différents repas (nous reproduisons ici l'article de Daniela Condorelli et Paola Segurini traduit de l’italien par karl&rosa pour Bellaciao) :
Il y a une empreinte sur la Terre, laissée par chacun de nous. Une zone de terrain autrefois fertile qui ne le sera plus jamais. Exploité pour nous permettre de maintenir notre niveau de vie. Notre empreinte est grande : 30 fois plus que celle d’un Indien. Et elle pèse plus que jamais sur l’écosystème. Mais il y a une bonne nouvelle : nous pouvons la réduire en faveur de cet Indien et de nos enfants. L’empreinte écologique, c’est notre impact sur la nature, et tout ce que nous consommons en excès ne revient plus en arrière. Selon le Living PLanet Report du Wwf, nous exploitons aujourd’hui 20% de ressources en trop par rapport à la capacité biologique de la Terre.
Que faire? Regarder ce que nous mettons dans nos assiettes. C’est le thème d’une étude toute italienne, pas encore publiée, sur l’impact environnemental des différents régimes. Mais aussi de congrès internationaux sur le sort de la planète. Comme la Conférence Annuelle de l’International Grains Council qui vient à peine de se terminer à Londres (www.igc.org.uk). "Dans les 45 ans à venir, le monde aura besoin du triple de la quantité actuelle de viande, de lait et d’œufs et notre industrie sera dominée par la demande de ressources pour donner à manger aux animaux" a déclaré Roger Gilbert, secrétaire général de l’International Feed Industry. Plus de richesse signifie, en effet, plus de viande à table : pour chaque point de pourcentage gagné dans le revenu annuel d’une famille, la dépense en protéines animales augmente de 2%. Plus de viande, autrement dit plus de besoins en céréales pour nourrir les animaux. Lors de la réunion londonienne, il a été prévu que la production de fourrage australien allait augmenter de 50% d’ici 2020. Et plus de fourrage signifie moins de nourriture et moins d’eau pour l’homme.
C’est l’habituelle World Water Week qui se préoccupera de l’eau, à Stockholm, à partir du 21 août ( www.worldwaterweek.org ). On dira et redira, entre autres, que durant les 20 ans à venir la population mondiale dépassera les 7 milliards et que les réserves d’eau par personne diminueront d’un tiers. Mais aussi que 70% de l’eau est utilisée pour abreuver les vaches et arroser les pâturages (saviez-vous qu’un bovin boit 200 litres d’eau par jour? Donc, pour produire cinq misérables kilos de viande, il faut autant d’eau qu’en consomme une famille moyenne en un an).
Le Programme en faveur de l’environnement et d’un développement soutenable accepté par l’Ue place au premier plan "la modification du comportement individuel". Manger moins de viande est utile, certes, mais ne suffit pas. Deux chercheurs, le chimiste environnemental Massimo Tettamanti et la biologiste Rafaella Ravasso, ont comparé différents types de régimes, en tenant compte du niveau de dommages qu’ils créent à la santé humaine, à la qualité des écosystèmes et aux ressources. Catégories en lice : l’Italien moyen, omnivore et insouciant de l’équilibre alimentaire ; celui qui mange de la viande, du lait et des œufs produits en élevage intensif ; celui qui mange la même chose mais choisit le bio ; les végétariens (bio ou non) ; les végétaliens qui ne se nourrissent que de végétaux (bio ou non).
LES BONS ET LES MECHANTS
"On a mis en parallèle les différents styles alimentaires en préparant trois régimes d’une semaine comparables en contenu calorique, en complémentation et en équilibre", explique Tettamanti. "Il s’agit d’un régime omnivore respectueux de la pyramide alimentaire, d’un régime végétarien et d’un régime végétalien, avec trois repas principaux et deux collations, un contenu calorique moyen de 2 000 à 2 200 calories par jour et un rapport protéines/ matières grasses/ hydrates de carbone de l’ordre de 15/30/55". De plus, on a évalué parallèlement un régime avec la liste et la quantité d’aliments réellement et normalement consommés par un Italien (voir encadré en fin d’article) : c’est celui qui a le plus fort impact dans l’absolu.
Mais que signifie analyser un régime d’un point de vue environnemental? "Chaque processus, si on l’entend comme produit matériel particulier (100 grammes de blé ou un laitage) provient d’un ensemble de matériaux et d’énergie. Il est, en outre, le résultat d’approvisionnement en matières premières, de production, de distribution, de retraitement des déchets et de récupération". Chacun de ces passages peut donner lieu à tout un tas d’émissions qui provoquent différents effets sur l’environnement. C’est ainsi que pour évaluer l’impact sur l’environnement de la production de 100 grammes de blé, il est nécessaire de prendre en considération tous les processus de préparation des fertilisants, d’irrigation, de récolte, de traitement et de transport du produit ainsi que les processus de retraitement des déchets. Il faudra considérer les matières premières et les ressources énergétiques employées mais aussi l’énergie dépensée, les émissions dans l’air et dans l’eau et les déchets solides. A la fin, chaque impact est synthétisé en un nombre de points, d’autant plus élevé qu’il est plus dommageable pour l’environnement.
Et voici à présent ce qui ressort de l’analyse de Tettamanti et de Ravasso qui a duré deux ans.
Le menu omnivore, avec des produits qui dérivent d’élevages ou de cultures intensifs obtient 2,34 points. Le plus fort impact sur l’environnement est causé par la consommation d’eau suivie par celle des combustibles fossiles utilisés lors des processus d’élaboration, de production et de transport et, encore, par les dommages à la respiration des composés chimiques inorganiques liés à ces mêmes processus, par la consommation du territoire et enfin par les processus d’acidification dus aux déjections animales, aux pesticides et aux fertilisants. Et les ingrédients eux-mêmes? Quel est l’aliment le plus dommageable? Le bœuf, suivi par la sole, le fromage, le lait, les yoghourts, les légumes, le thon et le poulet.
Mais si notre omnivore acquiert des produits bio (également pour la viande et les laitages, pas seulement pour les végétaux), le compte des points descend à 1,36. L’ordre de "culpabilité" demeure inchangé mais on évite les dommages à l’environnement, même par rapport au végétarien qui consomme des produits non bio.
Ce dernier comportement correspond en effet à un score de 1,56 ; au premier rang des aliments les plus nocifs (toujours dans le sens où les produire consomme des ressources et pollue), se trouvent maintenant les fromages. On descend à 1,03 points pour le végétarien bio, à 0,854 si le choix est végétalien mais non attentif au biologique et à 0,599 pour le végétalien bio. Il ressort de l’analyse des deux régimes végétaliens que les légumes sont l’aliment au plus fort impact environnemental quand des pesticides et des fertilisants chimiques ont été utilisés ; et que c’est le riz dans le menu végétalien à agriculture biologique.
C’est à présent le tour de l’Italien moyen, avec un menu normal de produits non bio. Son compte total de points atteint la performance de 5,75 points ! Autrement dit, un impact presque dix fois supérieur à celui d’un régime végétalien bio et plus de deux fois supérieur à celui du régime de l’omnivore qui suit un régime équilibré.
S.O.S. EAU
De quoi dépend l’impact de l’alimentation sur l’environnement? "La consommation d’eau est l’élément le plus important : de 41 à 46% du total", répond Tettamanti. "N’oublions pas que 70% de l’eau de la planète est consommée par la zootechnique et par l’agriculture, 22% par l’industrie et seulement 8% pour l’usage domestique". Il y a ensuite 15 à 18% d’impact dû aux dommages à la respiration causé par les composants chimiques inorganiques et de 20 à 26% à la consommation de combustibles fossiles. Dans ces deux derniers cas, cela est dû aux processus d’élaboration, de production et de transport des aliments. Le gaspillage énergétique est éclatant : pour chaque calorie de viande bovine, 78 calories de combustible sont utilisées ; pour une de lait, 36 de combustible. Par contre, pour chaque calorie dérivée du soja, on ne consomme que deux calories de combustible.
Environ 5 à 13% de l’impact de notre régime sur l’écosystème est dû à la consommation du territoire. Chaque année, 17 millions d’hectares disparaissent des forêts tropicales. Toute la faute ne revient pas aux élevages intensifs mais ils se taillent la part du lion. Comme en Amazonie, où 88% des terrains déboisés a été affecté aux pâturages. Ou au Brésil, où l’Institut de recherche spatiale fait état d’une croissance de la déforestation de l’ordre de 41% : en 10 ans seulement, le pays a perdu une zone verte deux fois grande comme le Portugal. Et l’ONU estime que 70% des terrains affectés à des pâturages sont aujourd’hui en voie de désertification. Enfin, 3à 4% de l’impact est dû aux processus d’acidification (de l’eau, du sol et des forêts) et d’eutrophisation (prolifération hors normes d’algues). La faute en revient surtout aux déjections animales. Rien qu’en Italie, les animaux d’élevage produisent 19 millions de tonnes d’excréments par an qui ne peuvent pas être utilisés comme fertilisant. Nous aurions la même quantité de déjections inutilisables et polluantes si l’Italie avait 137 millions d’habitants de plus.
"Il y a donc des régimes qui aident l’environnement, comme le végétalien et le végétarien bio et il y en a d’autres qui sont acceptables, comme l’omnivore bio et le végétarien non bio".
Et il y a par contre des régimes alimentaires inacceptables d’un point de vue environnemental (et social) : celui de l’Italien moyen et de l’omnivore "équilibré" qui mettent à table des produits d’agriculture et d’élevage intensifs. Ils exploitent les ressources des pays les plus pauvres, consomment, polluent et sont cause de déforestation et de désertification.
Des gens meurent de faim parce que leur terre est utilisée pour nourrir en Europe ou en Asie, des cochons, des vaches, des poules.
Emiliano Ezcurra,
coordinateur de la campagne Biodiversité pour Greenpeace Argentine
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L’industrie de la viande : désastre humanitaire
L’impact de l’élevage n’est pas seulement écologique, il est aussi humanitaire, comme le souligne la campagne « soja contre vie » (soutenue notamment par Greenpeace et le CCFD) :
- Le soja est la première source de protéines végétales pour l’alimentation animale des élevages industriels
- Pour satisfaire la demande croissante, en Europe ou en Asie, l’Amérique du Sud est en voie de sojatisation rapide avec des conséquences dramatiques :
• déforestation massive
• expulsions des populations indigènes
• ruine des petits paysans
• pollution des sols …
L’expansion des cultures s’accompagne de nombreuses violations des droits humains :
- les conflits agraires : tout est bon pour gagner de nouvelles terres : occupations illégales, intimidation et menace des petits paysans, assassinat de dirigeants syndicaux. Les terres des communautés indiennes sont souvent au cœur des conflits.
- le travail esclavage : les grandes exploitations détruisent un nombre considérable d’emplois et maintiennent parfois leurs travailleurs agricoles en situation d’esclavage.
- la brutalité des méthodes de culture : dans les grandes exploitation de soja, pesticides et herbicides sont aspergés par avion ou tracteur, sans précautions particulières. Conséquences : intoxications, brûlures de la peau ou des yeux, maladies pulmonaires, destructions de cultures vivrières, etc.
Et les populations d’Amérique latine doivent vivre dans un environnement complètement pollué, car la progression du soja pour l’élevage engendre une série de dégâts environnementaux.
à vous d'agir !
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